Cour d’assises – « Accusé d’avoir secoué sa fille, un père acquitté sept ans après »
La cour d’assises d’Ille-et-Vilaine, à Rennes, jugeait, depuis mercredi, le père d’un bébé victime, à six mois, du syndrome du bébé secoué. L’avocat général lui-même a requis ce matin l’acquittement de l’homme de 46 ans, estimant qu’il n’existe « pas de preuve matérielle véritable » pouvant établir la culpabilité de l’accusé. La procédure avait duré dix ans, le traumatisme crânien de la petite fille étant survenu le 13 décembre 2010.
La Cour d’assises d’Ille-et-Vilaine à Rennes vient d’acquitter, ce vendredi matin, un père accusé d’avoir secoué sa fille de six mois.
La veille, Caroline Rey-Salmon, experte judiciaire près la cour d’appel de Paris, agréée par la Cour de cassation, a semé le trouble aux Assises d’Ille-et-Vilaine. Elle a indiqué que les symptômes d’un enfant secoué surviennent immédiatement : « C’est une question de minutes » et peut-être de « quelques heures, si l’enfant a été laissé dans son lit ».
Elle date ainsi précisément les secouements, sur la base des avancées scientifiques, et notamment d’un rapport récent de la Haute autorité de santé, daté de juillet 2017.
« La valeur de l’innocence »
Le père n’avait plus la charge de sa fille depuis 17 h 30, ce 13 décembre 2010. Rentrée avec elle à son appartement, la mère avait appelé les secours après 19 h. Le père avait donc quitté son bébé depuis plus d’une heure et demie. L’enfant, âgée aujourd’hui de 7 ans, souffre de séquelles graves.
L’avocat général, Stéphane Cantéro, a requis ce matin l’acquittement de l’homme de 46 ans, estimant qu’il n’existe « pas de preuve matérielle véritable » pouvant établir sa culpabilité. « Personne ne connaît la valeur de l’innocence, sauf celui qui l’a perdue. Alors je vous demande de la lui rendre », avait plaidé l’avocate de la défense, Me Catherine Glon.
(Article paru sur le site internet du journal Ouest-France le 26 janvier 2018. Journaliste : Angélique CLERET)